Verra-t-on un jour une union des partis politiques ?

adminpar admin

Nous sommes en pleines élections fédérales. La campagne achève. Dimanche dernier, le chef du NPD, Tom Mulcair, était invité à l’émission Tout le monde en parle. Une question saugrenue lui a été posée du genre : « Il y a eu la vague orange au Québec en 2011, pensez-vous que cette année ce sera la vague popsicle-3couleurspopsicle aux trois couleurs ? » Cette question sous entend que les trois principaux partis politiques se bousculent dans les intentions de vote. L’invité a glissé plusieurs fois au cours de l’entrevue « Le NPD n’a jamais été aussi prêt de prendre le pouvoir ». Tant mieux, il le mérite !

Maintenant, pensons à l’avenir.  Il n’y a pas d’autres alternatives actuellement pour un parti que de « prendre le pouvoir ». Il crédibilise ainsi son potentiel politique et réalise ses idéaux, autrement il reste dans l’ombre ou dans l’opposition. En apparence, un parti politique a ses tendances, ses priorités aux couleurs de sa philosophie de base, de ses critères idéologiques. Pourtant, sans tomber dans un discours expert, l’exercice du pouvoir est essentiellement une gestion de portefeuilles, assortie si possible de questions sociales et diplomatiques. Si on réduit encore considérablement une définition de la politique, on peut dire que les principales responsabilités des  gouvernements consistent à récolter l’argent et à le redistribuer, quels que soient les ministères, les questions à résoudre, les actions à poser. Ainsi, tant qu’il sera question d’élire un parti en soi, majoritaire, ce seront ses priorités à lui qui influenceront la gestion des budgets.

Toutes les campagnes se ressemblent,  elles livrent un affrontement perpétuel entre les chefs dans une arène de combat médiatique. Soyons-en heureux, on appelle cela de la démocratie. Pour passer à autre chose on pourrait, par exemple, envisager un concours pour mettre en poste des hommes et des femmes qui se sont démarqués dans leur spécialité et qui pourraient appartenir à tous les partis. Là, revient l’image, pas si bête, d’un popsicle. Par exemple, un candidat du parti Vert pour l’environnement; un autre du NPD pour les questions sociales; un candidat Libéral pour le développement économique; un quatrième du parti Conservateur pour la logistique et la sécurité comme les mesures d’urgence; et les popsiclefinbesoins de chaque province seraient validés par un représentant, comme le fait le Bloc québécois pour le Québec.

Le gouvernement deviendrait un comité dûment élu, non plus uniquement pour le leadership d’un chef et pour ses promesses, mais pour la performance de terrain des postulants. Un coordonnateur agirait comme le porte-parole et aurait le rôle délicat d’ambassadeur auprès des autres pays. Au lieu d’un parti unique, nous aurions affaire à une fusion, voire à une collaboration intelligente entre les partis.

Bien sûr, ce comité aurait aussi  ses couleurs, ses idées, mais au bout du compte qu’est-ce qui est important et gouvernable ? Le bien-être de la population, l’entente entre les nations, la protection de l’environnement, la non-violence, le progrès technique, le progrès humain, la sagesse. Nous parlons alors d’une éthique universelle qui unirait tous les partis pour n’en faire qu’un. Une éthique telle que l’a vue Léonora dans son manifeste .

Or, tous les partis le proclament dans leur discours, chaque personne le veut, toutes les populations du monde le veulent. Dans la pratique, ce n’est pas nécessairement ce qui arrive, car tous les partis politiques une fois en place sont pris dans l’engrenage du pouvoir au service, entre autres, des banquiers, des développeurs de l’économie et de l’industrie à tout prix, au risque de l’humain, de l’environnement, au risque du respect et du bien-être des communautés.

surproduction et gaspillage

 par admin

 Chers, chères internautes,

Vous êtes nombreux à rechercher de l’information sur la « surproduction et le gaspillage ». Outre l’article sur lequel vous pouvez arriver, il existe plusieurs autres pages sur ce site qui pourraient vous intéresser. Je rappelle que l’objet de ce blogue est de mettre en ligne, en la réactualisant, la réflexion d’une citoyenne du Québec publiée à compte d’auteure en 2005 sous forme de lettre ouverte de plus de 400 pages ! Si les nombreuses références datent de quelques années, l’argument n’en demeure pas moins pertinent et dérangeant. En faisant des recherches similaires aux siennes, il serait aisé de faire concorder cette pensée avec des chiffres d’actualité. Néanmoins, vous constaterez que le travail pourrait se révéler considérable ! Or ce qui est important, c’est le raisonnement effectué ainsi que les questions soulevées par cette citoyenne, que nous appelons ici Léonora.

Ainsi donc, voici les pages qui pourraient vous intéresser sur le sujet de la  «surproduction et du gaspillage » :

© insolences citoyennes 2012

Conflit étudiant, lettres de l’espoir

 par Léonora

 « Le mentorat a pour but de développer chez le jeune la sécurité intérieure, la clarté et la maturité. Il cherche à stimuler du génie qui l’habite afin qu’il puisse faire ce qu’on attend de lui, c’est-à-dire partager ses dons avec la communauté », Malidoma Patrice Somé, Sagesse africaine.

 Effectivement, comme nous le dit cet Africain, ne devrions-nous pas voir l’Éducation comme les indigènes le font, c’est-à-dire comme un soutien naturel de la communauté à cette jeunesse afin qu’elle puisse déployer ses talents, son génie et ses idées au sein même de cette collectivité dont elle fait partie ? 

La jeunesse comme promesse du monde, lettre à Éloise, Florence, Naomie, Léa et les autres…

Depuis si longtemps que les médias nous martèlent leurs nouvelles catastrophiques, nous passent en boucle les horreurs de la guerre comme exploits dignes des films d’Hollywood, qu’ils nous flanquent la violence en pleine face comme des banalités qu’ils justifient en encensant les uns, en diabolisant les autres. Depuis si longtemps que les discours politiques nous haranguent avec leurs histoires à dormir debout : la rentabilité, la performance, le travail, la croissance économique, la richesse collective. Depuis si longtemps que les politiciens nous font passer des vessies pour des lanternes, nous bercent à nous en étourdir avec leurs promesses électorales déguisées en déficits, en plans d’austérité. Depuis si longtemps qu’il y a de quoi se révolter chaque jour pour arrêter le massacre des civils ici, des ressources de la terre là, pour cesser toutes les injustices criantes et si grossières qu’il nous faut être endormis pour ne rien voir. 

Et personne pour oser braver ces pouvoirs-là avec l’obstination de ceux qui n’ont rien à perdre, qui sont certains de leurs revendications, pas seulement de la leur, mais de quelque chose qui englobe le collectif ? 

Depuis si longtemps que chaque être humain pleure en silence devant les malheurs qui lui sont servis comme des messes de l’ordre établi relevant de la fatalité. Alors qu’en son for intérieur cet être humain doute de cet ordre, de cette fatalité, qu’il aspire au bonheur, mais n’ose rien remettre en question parce que le pouvoir est là, au-dessus, plus fort que lui. 

Et personne qui n’ose braver l’autorité pour crier à l’unisson avec des milliers d’autres que c’est assez, en gardant la tête haute, en sachant que le bonheur, la justice, la transparence et le sens du bien commun sont au-dessus de tous les pouvoirs ? 

Si ! Il y a tous ces jeunes, dont les visionnaires de la contre-culture nous ont prédit depuis quelques décennies déjà qu’ils allaient un jour arriver. Qu’ils allaient trouver des solutions pour enrayer la pollution, la surconsommation, en finir avec les guerres, pour installer de vraies relations diplomatiques entre les pays, transformer les anciennes idéologies, cesser les pillages de la terre. Qu’ils allaient en un mot bâtir un monde meilleur où l’argent ne sera plus le centre des vies, le dieu de l’humanité, le trophée des pouvoirs. 

Et l’on dirait que le moment où ces jeunes adultes vont remplacer les vieilles choses par de vivifiantes inspirations pointe à l’horizon, pour ne pas dire est arrivé. Bien sûr, il y a eu le printemps arabe qui avait donné l’alerte, puis l’Espagne, la Bolivie, le Chili, etc. Mais depuis 14 semaines, tous nos sens sont en alerte, ici au Québec. Et la cerise sur le gâteau, c’est la lettre publique d’Éloise Choquette, étudiante en architecture.

Papa, Maman,

Si je fais la grève, ce n’est pas pour vous emmerder. Si j’ai décidé de ne plus aller à mes cours, de manifester dans les rues au cours des derniers mois, ce n’est pas pour faire la fête, pour m’amuser avec mes amis au lieu d’étudier. Même si j’étais encore au cégep, ça ne serait pas pour ça. Si je me présente à mes assemblées générales et que j’y débats, ce n’est pas pour tourner en rond, pour lancer des paroles en l’air, pour pelleter des nuages et imaginer un monde utopique.

Je sais bien que vous avez fait de nombreux sacrifices durant votre vie pour que je puisse être éduquée, en santé et avoir tout ce dont j’avais besoin. Je sais bien que vous pensez qu’on se trompe de cible. Que la hausse des droits de scolarité n’est pas le pire problème qui existe au Québec. Mais il faut bien commencer quelque part, non ? (…)

Et quelques jours plus tard, une autre lettre écrite par trois soeurs qui répondent publiquement à leur père :

Cher Papa,

Nous comprenons que tu sois fâché.

Ta colère nous apparaît comme le produit de la lente désillusion des idéaux sociaux de ta jeunesse, exacerbée par des préjugés sur les “vraies” intentions crottées des leaders étudiants et de tous ceux qui participent au mouvement. Cependant, bien que nous soyons conscientes du cheminement qui t’a mené à prendre cette position face au conflit, nous osons espérer que tu puisses également comprendre que nous tenons à certains idéaux sociaux différents des tiens. (…) 

Nous pensons que manifester aujourd’hui, c’est de revendiquer un meilleur lendemain. Tu sais, personne – enfin, très peu d’entre les étudiants, qui justement ont fait le choix d’étudier et d’assister à leurs cours en temps normal, et certainement pas nous – n’AIME être en grève… Si les étudiants se mobilisent, c’est parce que le désir de changement vaut plus qu’une session d’étude ; on projette notre vision au-delà de la grève.

Oui, au-delà de la grève, nous nourrissons une conception de la société québécoise comme un projet commun, rassemblant toutes les générations ; une société plus solidaire, où l’on s’entraide et se soucie du sort des autres. En tant qu’étudiantes, nous considérons logique que ceux qui étudient, et donc reçoivent un revenu moindre, puissent avoir droit aux études à frais réduits. En même temps, nous sommes infiniment reconnaissantes de ce soutien social ; on ne le prend pas pour acquis, comme des enfants-rois. (…)

Et bien autant le dire, j’en suis émue jusqu’aux larmes. Émue, non de tristesse. Mais de joie, de bonheur, d’espérance, et une immense tendresse m’envahit pour cette jeunesse qui se soulève au Québec et partout ailleurs en voulant une société plus juste, voire plus aimante. 

J’ai écrit un jour « la jeunesse est la promesse du monde », et je suis fière de l’écrire à nouveau ici.

Lisez ces lettres de nos jeunes, s’il vous plaît : Conflit étudiant – Des p’tits cons ou une fière jeunesse ? et Cher papa…

En mai 68 et lors de la révolution tranquille, nous leurs parents qui étions des jeunes à ce moment-là avions aussi leur intention, leur rêve, leur idéal, mais pas nécessairement leurs solutions, ni leur parole structurée, ni leur persévérance. Sommes-nous tombés dans l’oubli ? Peut-être ! Dans la masse du conformisme silencieux, c’est sûr !

© insolences citoyennes 2012

Manifestations étudiantes du Québec

par admin 

Cette « juste part » paraît avoir été fixée en fonction des besoins financiers des universités, tels que déterminés par les recteurs. Elle relèverait davantage du calcul que du principe, mais il arrive souvent que l’argent devienne une question de principe, Michel Pepin, radio-canada

Il y a de l’effervescence dans l’air ! Le printemps 2012 au Québec nous rend fiers de nos jeunes, nous leurs parents. Leur entêtement nous réveille et nous sort de notre désenchantement devant la torpeur qui semblait paralyser la conscience sociale depuis si longtemps.

Les revendications étudiantes reposent sur une argumentation qui vaut la peine d’être lue et relue. Sur le site de la CLASSE, de la FECQ, de la FEUQ. Elles nous montrent que l’éducation forme nos jeunes adultes à l’analyse et à la réflexion. Préparés, chiffres à l’appui, dossiers en main, les représentants des différentes fédérations étudiantes peuvent décortiquer les procédures, les budgets, les malversations, les incohérences, démonter les décisions politiques et proposer des solutions. C’est ce que nous aimons, et c’est ce qui explique que nous les appuyons. Bien sûr, la base de type syndical des associations et des fédérations étudiantes les aide à se structurer et à s’organiser.

Il existe aussi un outil d’information simple, droits de scolarité, mis en ligne par les « étudiantes et étudiants pour le droit à l’éducation », qui renseigne sur les coûts réels universitaires et sur l’impact des hausses envisagées. Par exemple, la facture totale d’une année universitaire sera de 4 700 $ pour l’exercice 2016-2017 si les hausses sont appliquées, alors qu’elle était de 2 206 $ en 2007. La dette moyenne des étudiants-es ayant fini leur premier cycle est de 14 000 $ en 2012. La moitié de la population étudiante provient de familles dont le revenu est inférieur à 65 000 $. Chiffres à l’appui, le site nous dit que les hausses augmenteront la dette étudiante et les heures de travail salarié effectué pendant les études et fermeront  l’accès à l’enseignement supérieur à plus de 7 000 personnes.

Une absence qui réjouit le gouvernement et les universités parce que ces étudiants québécois seront remplacés par des étudiants étrangers qui paieront sept fois leurs frais de scolarité, soit 15 000 $ par année, environ. Après l’industrie du porc, du saumon, des minerais, des fonds d’actions, de subprimes, de l’or, de l’eau, du touriste, etc., voici l’ère de « l’industrie de l’étudiant étranger » (sic) :  la face cachée des droits de scolarité. Et les universités seront bientôt cotées à la Bourse ?

Et tout ceci n’est qu’une partie des enjeux, car tous les problèmes qui touchent l’enseignement supérieur ébranlent les valeurs et l’éthique qui caractérisaient le savoir et l’accès à ce savoir. Comme le souligne une étudiante qui se prononce contre la hausse des frais de scolarité. 

Par ailleurs, les universités traverseraient depuis quelques années une crise de gestion et de transparence dont les étudiants, au bout du compte, feraient les frais : Quelle crise des universités ?   L’auteur de l’article, l’avocat Louis Lapointe, nous rappelle que  le débat dans sa totalité en est un de fond et couvre plusieurs points :

  • La gratuité scolaire comme droit universel. Ce qui entraîne nécessairement une réflexion sur le gel des droits de scolarité, l’accessibilité aux études supérieures, la réussite scolaire, l’endettement, la contribution réelle de la classe moyenne, le nombre d’heures salariées des étudiants-es, etc.
  • La gestion des universités. Ce qui inclut la tâche des professeurs, la contribution des chargés de cours, le financement de la recherche, la contribution des entreprises et du secteur privé, le salaire des recteurs et des vice-recteurs, etc.

Le politicologue Denis Monière résume dans la dérive financière des universités québécoises ce qui se passe entre les gouvernements et les universités depuis des décennies, et décrit les aberrations dans lesquelles se lancent les universités qui se compétitionnent entre elles pour aller chercher les subventions dont elles ont besoin.

Ceux qui risquent de perdre leur session au printemps 2012 seront des étudiants sacrifiés… au bénéfice de ceux qui suivront. Pour éviter cette perte de session, il y aurait des solutions raisonnables à court terme : conclure un report des hausses prévues assorti d’une entente ferme pour entamer des travaux de réflexion et de solutions profondes touchant l’enseignement supérieur.

Il est dommage que les médias, une fois de plus, traitent du sensationnel et alimentent les divisions sans vraiment informer la population. Il est difficile de comprendre les étudiant-es qui s’affichent publiquement (devant les caméras, par exemple) contre les décisions des fédérations étudiantes, ou qui demandent une injonction pour se permettre de « briser » les grèves. Certes, du point de vue de l’immédiat et de son individualité, moi et pas les autres, cela peut se justifier : manquer sa session et perdre l’argent qui y est investi, retarder sa diplomation, sa rentrée sur le marché du travail, etc. Mais lorsqu’on  prend le pouls des rassemblements, l’ampleur des manifestations donne à réfléchir et à se taire, à défaut de participer. Car des milliers de personnes mobilisées depuis des semaines, ce n’est plus de la « récréation ». Difficiles à comprendre donc ces petits sabotages personnels, toutefois c’est cela la démocratie : être capable d’exprimer ses divergences dans une société apparemment libre !

La stratégie bien connue pour « casser » les rassemblements, les unions, est de créer et d’entretenir la division. Les gouvernements le savent et en usent. C’est pour cela que les fédérations étudiantes sont fortement invitées à rester unies par tous ceux qui les soutiennent. Comme porte-parole dans le milieu universitaire de nombreuses fois, Louis Lapointe parle de stratégie de la coordination. Ses articles sur le site de vigile.net nous en apprennent beaucoup dont ceci : « Ne nous le cachons pas, le véritable enjeu de l’actuel débat sur la crise des universités n’est pas la gouvernance ou la hausse des droits de scolarité des étudiants, mais bien le partage des sommes disponibles pour leur financement » (Quelle crise des universités ?)

La problématique est lourde et d’une importance considérable. Sa complexité dépasse largement une entente factuelle sur des frais de scolarité, « faire sa juste part » ou pas ! Elle demande un vrai débat, un débat social sur la gestion des fonds publics, sur le rôle et l’ingérence du privé dans les administrations d’État, sur les valeurs dictées par les institutions financières et ces gens d’affaires qui transforment le monde en marchandise et en crédit. Comme le résume un commentaire pertinent dans Le Devoir : « La grève étudiante n’est que la pointe de l’iceberg. Car il s’agit avant tout d’un conflit social où toutes les générations, flouées par le pouvoir politique et économique, doivent se serrer les coudes ». D’ailleurs, n’est-ce pas un peu cela que l’ASSÉ nous dit dans ses grands principes qui sont :

  1. pour une éducation publique, gratuite, laïque, de qualité, accessible et non-discriminatoire ;
  2. pour un régime d’aide financière adéquat ayant pour but d’éliminer l’endettement étudiant et d’assurer la satisfaction des besoins fondamentaux ;
  3. pour un réseau d’éducation public libre de toute ingérence de l’entreprise privée, y compris la sous-traitance ;
  4. pour la démocratisation des institutions d’enseignement dans une perspective d’autogestion ;
  5. pour une solidarité syndicale avec toute lutte internationale progressiste visant le mieux-être de la société ;
  6. contre toute forme de mondialisation qui entérine la prédominance du profit sur le bien-être de la population.

Les États-Unis connaissent une crise similaire de l’enseignement supérieur comme en témoigne une lettre de solidarité envers le mouvement étudiant québécois :  Brooklyn and Graduate center students support Quebec Student Strike, lauch red square solidarity campaign. Une crise qui se généralise et que Noam Chomsky a commentée tout récemment  dans son article :  The Assault on Public Education et dans cette vidéo :  http://www.zcommunications.org/education-student-activism-democracy-by-noam-chomsky

Quant aux interventions policières, pensons à l’adage suivant : plus une manifestation est justifiée et traduit un malaise collectif, voire une colère sous-jacente d’une population entière, ou d’un segment de cette population, plus les États mobilisent de forces policières « efficaces et musclées ». Entre d’autres mots, plus les causes sont réelles, plus la répression est grande. Si les universités et le gouvernement réussissent à faire du savoir une marchandise et à convertir les étudiants en clients-payeurs pour des « services », les fédérations étudiantes pourraient envisager par exemple cette stratégie : mobiliser des milliers de ses membres à boycotter ces services-là, c’est-à-dire à n’effectuer aucune inscription à des cours pour tout un trimestre, par exemple. Alors, à quoi serviront les gros bras, les matraques, les gaz lacrymogènes, le poivre de cayenne, les fusils à eau et les balles en caoutchouc dans ce cas-là ?

Pour terminer cette réflexion, quoi de mieux que d’insérer deux extraits de témoignages émouvants :

« J’aurai bientôt 70 ans. J’étais de la marche du 22 avril 2012, ma plus récente présence dans la rue depuis celle du 24 juin 1968 (… ) J’aurai bientôt 70 ans. J’ai le coeur d’un étudiant, j’ai la tête et l’esprit à la poésie. Je suis Villon, Nelligan et Dylan ; je suis Giguère, Vigneault et Miron. Qu’avez-vous à répondre, citoyenne Beauchamp, et vous, citoyen Charest ? Ah non, par exemple, pas une autre de vos farces plates… Prenez le temps de bien réfléchir, s’il vous plaît. Et soignez votre français, Madame la Ministre de l’Éducation. L’espoir confiant est en marche », Le Devoir, Lettre de l’espoir.

« J’aurai bientôt quatre fois 20 ans. Je suis trop vieux pour manifester dans les rues, mais étudiant, j’ai participé à des manifestations qui n’étaient que jeux d’enfants par rapport au sérieux de celles d’aujourd’hui. Ça c’est vrai ! Des jeunes au discours articulé comme Gabriel Nadeau-Dubois, Léo Bureau-Blouin, Martine Desjardins et Jeanne Reynolds, amenez-en ! Non seulement on en veut, mais il nous tarde de les voir prendre la tête de notre société, de la brasser, de la décrasser et de la renouveler. (…) »,  Le Soleil, 2 mai 2012, Votons pour eux.

Aux dernières nouvelles, 200 artistes et personnalités publiques appuient la grève étudiante, réclament un moratoire sur la hausse des droits de scolarité et la tenue d’états généraux sur l’éducation supérieure : Nous sommes ensemble. Enfin ! Il y a de la belle effervescence dans l’air !

© insolences citoyennes 2012

Responsabilité et liberté

par admin

Dans une entrevue accordée sur France3 à Ce soir ou jamais le 31 mai 2010, voir sa transcription intégrale sur le blogue Chomsky.fr , Noam Chomsky nous fait remarquer que dans les pays dits « libres » les citoyens sont responsables de l’action de leur gouvernement. Dix ans auparavant, au cours d’une autre entrevue qui fut publiée sous le titre Deux heures de lucidité, cet activiste et intellectuel américain expliquait comment les élus une fois rendus au pouvoir finissent par faire ce qu’ils veulent en toute quiétude : les citoyens vont voter, puis ils retournent chez eux. Et pour l’élite qui gouverne, c’est cela la « vraie démocratie », lorsque les citoyens sont « passifs et apathiques, vaquant à leurs affaires, consommant, regardant la télévision, faisant leur cuisine et ne dérangeant personne ». Ce qui arrange cette élite. Mais cette apathie nous rend responsables de ce dont nous ne nous occupons pas. Et la « crise de la démocratie » pour les gouvernements, c’est lorsque le peuple se réveille, s’organise et descend dans la rue pour protester.

Aujourd’hui, sous le signe de cette liberté,  de ce réveil du peuple, je mets en ligne le cri du cœur de la Québécoise Léonora  et intitulé Le manifeste du citoyen libre, rédigé en 2005 après avoir constaté que les actions des gouvernements,  dans son pays et dans le monde, neGrèce correspondaient pas à ses valeurs.  Alors que les banques centrales harcèlent les pays endettés pour qu’ils augmentent encore leur plan d’austérité dont la population fait les frais; que des spéculateurs sans scrupule retiennent les produits de consommation, dont les denrées essentielles et alimentaires issues du labeur des travailleurs et travailleuses, pour faire monter les prix et augmenter leur propre profit boursier; pendant que nos gouvernements mènent des guerres meurtrières ailleurs ou y participent avec l’argent de leur peuple : ce manifeste prend tout son sens encore aujourd’hui. ÉgypteJe rappelle que la réflexion de cette citoyenne repose sur un travail personnel de recherche et reflète le désir d’un changement profond.

 Lire ici :

  Le Manifeste du citoyen libre

 

© insolences citoyennes, 2012

2012, vers la fin d’un monde

par admin

« L’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Ce sont les trois cavaliers de l’Apocalypse »,  Jean Ziegler

 

L’année 2012 est bien commencée. Curieusement, la presse a largement fait allusion aux rumeurs apocalyptiques de fin du monde que l’on croyait réservées à des cercles marginaux. En contrepartie à ces rumeurs, des scientifiques se lèvent pour prouver que ces prédictions ne sont que des inepties. Bien sûr, il faut cesser de croire les prophètes de malheur et ignorer les voyants excentriques qui lancent des pseudovérités à la face du monde. L’humanité a franchi par exemple l’an 2000 sans le bogue informatique monumental annoncé et sans catastrophes terrestres fantasmagoriques. Et l’on dit qu’il s’est effectué 183 annonces de fin du monde depuis la chute de l’Empire romain !

Pourtant, des intellectuels et de fins observateurs nous rappellent qu’il ne faut pas s’asseoir sur ses lauriers pour autant, car le ciel est sombre au-dessus de l’humanité. Non pas tant par la faute de la Terre et des océans qui suivent les lois de la nature. Mais par la bêtise des gouvernements et comme conséquence à cette société « civilisée » que nous nous sommes bâtie à coups de colonialisme, de conquêtes, d’impérialisme, de performances militaires, de coups d’États, de manipulations et d’endormissements médiatiques, de justifications, de raisonnements savants et de rêves creux fondés sur l’avoir et l’argent.

Alors, le professeur algérien Chems Eddine Chitour, par exemple, nous rappelle que des scientifiques éclairés ont créé en 1947, soit peu après les premières bombes atomiques, une horloge qui mesurait le danger potentiel d’une extermination de l’humanité. C’est l’horloge de la fin du monde, ou l’horloge de l’Apocalypse de Chicago, ou la Doomsday Clock. Régulièrement actualisée, cette horloge tient compte aujourd’hui des problèmes liés au nucléaire, aux changements climatiques et à certaines nouvelles technologies (nanotechnologie, biotechnologie, etc.) Et le professeur Chitour passe en revue notre épée de Damoclès. Puis, il cite entre autres l’agroécologiste Pierre Rabhi : « Tant que l’on continuera à donner à l’argent plus d’importance qu’au destin collectif et à la nature, nous resterons dans ces niaiseries-là. » En septembre 2010 , le professeur Chitour nous décrivait déjà des vérités accablantes qui sont toujours d’actualité : les budgets de la guerre, l’industrie de l’armement, la faim dans le monde, la mauvaise répartition des richesses, etc…

Le sociologue suisse Jean Ziegler  dénonce à nouveau le fait que la spéculation en général et particulièrement celle sur les denrées alimentaires est responsable de la mort de 36 millions de personnes chaque année à cause de la famine, dont un enfant de moins de dix ans toutes les cinq secondes. Des dizaines d’autres millions d’hommes et de femmes souffrent de sous-alimentation. Et pourtant les stocks de nourriture pourraient actuellement subvenir aux besoins de près de 12 milliards de personnes. Est-ce là le sinistre résultat de la politique mise en place après la seconde Guerre mondiale pour éradiquer la faim dans le monde, questionne-t-il ? À qui profitent donc ces « pénuries » alimentaires, sinon aux spéculateurs ! Ainsi pour Jean Ziegler, il ne fait pas de doute que les spéculateurs boursiers devraient être traduits devant un tribunal pour crime contre l’humanité. Car le sociologue, ancien rapporteur à l’ONU des conditions alimentaires dans le monde, nous est revenu en 2011 avec un autre livre, Destruction massive, Géopolitique de la faim, aux éditions Le Seuil.

Le professeur Peter Dale Scott, poète, essayiste et ancien ambassadeur canadien, est l’auteur de La route vers le nouveau désordre mondial, ouvrage dûment documenté (150 pages de références) sur la corrélation existant entre des événements majeurs ayant eu lieu aux États-Unis et l’amplification des lois répressives passées par le gouvernement américain envers ses citoyens. Selon l’auteur, il se dégage nettement une ligne directrice logique qui relie l’assassinat du président Kennedy, celui de Robert Kennedy, le Watergate, l’Irangate et les attentats du 11 septembre 2001. Et cette ligne directrice consiste à faire passer peu de temps après les événements des lois déjà préparées d’avance et renforçant un État policier. Et comme l’intellectuel Noam Chomsky, Peter Dale Scott nous parle du soutien apporté par le Congrès et la CIA à des forces paramilitaires œuvrant dans divers pays et financées par l’argent de la drogue. Qui plus est, il nous décrit l’existence d’un gouvernement parallèle à l’État public, « l’État profond » représentant « les forces de la richesse, du pouvoir et de la violence situées en dehors du gouvernement » et qui influence, c’est-à-dire dirige en réalité la politique des États-Unis.

Ce ne sont là que quelques exemples des risques « apocalyptiques » planant au-dessus de l’humanité ! Revenons au Québec.

Pour l’année 2012, on nous promet des débats publics sur les fonds de retraite. Depuis plus de trente ans, les médias ciblent le vieillissement de la population et la démographie pour justifier les déficits des fonds de retraite. Mais personne ne parle d’une mauvaise gestion de ces fonds, d’une mauvaise planification puisque tout le monde sait que les travailleurs finissent par prendre leur retraite ! Mais personne ne se choque pour ces milliards de dollars de fonds de retraite placés en Bourse et qui ont fondu comme neige au soleil. Mais personne n’insiste avec colère sur la part du budget des États consacrée à la dette nette, brute ou publique.

Noam Chomsky a déjà expliqué que le problème des retraites était un problème comptable, que la crise autour de la démographie est  construite de toutes pièces. « La Sécurité sociale est-elle en crise ?, je répondrai oui si l’on ne retient que les hypothèses les plus baroques. Si l’on retient les hypothèses réalistes, le système se porte fort bien, aussi loin que l’on puisse faire un pronostic » (Chomsky Noam, De la propagande, Entretiens avec David Barsamian, 2003). Puis le professeur Chomsky ajoute ceci, quelques années plus tard : « Il faut détruire les syndicats, il faut détruire les interactions entre les gens, il faut les atomiser, pour qu’ils ne se soucient plus les uns des autres. Voilà ce qu’il y a vraiment derrière l’assaut contre les caisses de retraite. »

Et nous, commençons-nous à nous inquiéter sérieusement, peut-être à nous scandaliser de ces pertes d’emplois et de ces grandes compagnies qui ne respectent pas leurs engagements, qui non contentes de licencier coupent également dans les retraites des travailleurs ayant donné 35 ans de service ? Des compagnies dont on apprend bien souvent qu’elles sont en bonne santé financière, mais tout à coup « rachetables à bon prix ». Les demandes de mises en tutelle ou en faillite par de grandes industries cacheraient des manœuvres comptables à première vue aberrantes (mauvaise gestion), mais bien orchestrées.

On pourrait allonger la liste des constats alarmistes…

Pour conclure, souhaitons-nous une année de conscientisation, de recherche d’informations pour forger notre discernement et nous construire une indignation bétonnée. Souhaitons-nous donc la fin d’un monde. Le Forum économique mondial de Davos du 25 janvier 2012 s’ouvrait sur le constat que « le capitalisme occidental est un échec ». Tiens, quelle bonne nouvelle ! Souhaitons-nous donc, non pas la fin du monde car les défis et la vie valent d’être vécus mais souhaitons-nous, pour 2012 et après, la fin d’un monde celui des injustices et des guerres motivées par et pour le pouvoir économique en place.

© insolences citoyennes, 2012